La phobie sociale

La phobie sociale, ou anxiété sociale, se caractérise par une peur intense d’être jugé par le regard d’autrui et par la peur d’agir (ou de montrer des symptômes anxieux) de façon embarrassante. La phobie sociale peut devenir invalidante et interférer avec les activités quotidiennes qui conduirait une personne à interagir avec les autres : peur d’aborder une personne jugée importante ou attrayante, peur d’aller dans un lieu fréquenté, peur de signer un chèque en face d’une caissière, peur de manger en face d’inconnus, peur de passer des appels téléphoniques, etc.
Bien que la personne est consciente que sa peur est irrationnelle, elle est incapable de gérer son anxiété. Pour certaines personnes, la phobie sociale ne se retrouve que dans certaines situations (par ex : uniquement les situations en lien avec le travail et la performance), tandis que d’autres présentent les symptômes de la phobie sociale dans toutes les situations sociales. On retrouve, dans le fonctionnement du trouble, quatre dimensions principales :

  • L’anxiété anticipatoire : plusieurs jours ou semaines avant la situation anxiogène (entretien d’embauche, soirée d’anniversaire, etc.), l’expérience est déjà envisagée comme vouée à l’échec. Cette angoisse se déclenche dès que la personne pense à la situation à venir.
  • L’anxiété situationnelle : au cours d’interactions sociales, l’anxiété naît de la peur d’être jugé par les autres. Cette anxiété va entraîner des symptômes physiologiques (tremblements, tachycardie, accélération de la respiration, etc.) qui vont à leur tour être source d’anxiété (peur de paraître étrange, faible, ou inadapté).
  • Les cognitions dysfonctionnelles : dans une situation anxiogène, l’attention est focalisée sur les signes – supposés ! – négatifs provenant des autres (regards, silence, rires), puis seront ruminés pendant de nombreuses heures. Ce mode de pensée va ainsi venir confirmer et renforcer les sentiments d’infériorité.
  • Les conduites d’évitement : en raison des tentatives infructueuses de contrôle de l’anxiété, la seule solution restante semble être la fuite, autrement dit l’évitement des situations anxiogènes. Cet évitement peut être complet (ne pas se rendre à un entretien) ou partiel (se rendre à une soirée en restant dans son coin).

Causes et mécanismes de la phobie sociale
Comme dans de nombreux troubles anxieux, les chercheurs ont constaté l’implication de plusieurs parties du cerveau, en particulier les zones impliqués dans les mécanismes de l’anxiété et de la peur. Les chercheurs et praticiens en neurosciences et psychologie estiment aujourd’hui que le développement de la phobie sociale est à attribuer à l’interaction de facteurs biologiques et de facteurs environnementaux.

Traitement et prise en charge
La thérapie comportementale et cognitive (TCC) est particulièrement efficace dans la prise en charge du trouble. La TCC permet un travail sur les différents aspects de l’anxiété sociale (comportemental, cognitif, émotionnel), un apprentissage des compétences sociales, et un entraînement aux techniques d’affirmation, et un travail sur le renforcement d’une meilleure estime de soi.