TCC du jeu pathologique

Bien qu’ayant été par le passé apparenté aux troubles du contrôle des impulsions, les derniers modèles considèrent le jeu pathologique comme une addiction comportementale.

Les distorsions cognitives du joueur pathologique

De nombreux aspects des jeux de hasard influencent les pensées (ou cognitions) du joueur ; une série de victoires donnera une illusion de contrôle et de compétence (« je suis sur une bonne série ! ») tandis qu’une série de défaite amènera le joueur à se persuader que le hasard va rééquilibrer les choses (« le jackpot à la machine à sous, c’est toujours après une série de défaites ! »)… D’où le cercle vicieux dans lequel certains joueurs vont peu à peu s’engouffrer.

Certains aspects de ces jeux vont de plus renforcer des fausses croyances : contrôle de la vitesse du tirage, sélection de ses propres numéros « fétiches », etc. Une étude a par exemple mis en évidence que les joueurs lancent les dés bien plus fort lorsqu’il souhaitent obtenir un 6… et tout doucement lorsqu’ils espère un 1 ! Bien que ces aspects ne changent en rien leurs chances de gagner, les joueurs se montrent plus confiants dans leur capacité à remporter le gain s’ils ont l’impression de maîtriser le jeu. Un autre effet important est celui que l’on peut appeler « AAARGH j’y étais presque ! », que l’on observe très régulièrement dans les cartes à gratter (Millionaire, Banco, etc.) ou les machines à sous… et qui nous donnent l’impression d’être passé tout près du jackpot.

En résumé, les distorsions cognitives observées dans le jeu pathologique évoluent autour des fausses croyances sur le hasard : l’imprévisibilité et l’indépendance des événements. Le joueur pathologique pense que ses actions, ses choix, et ses qualités personnelles seront susceptibles d’influencer le résultat. Pour cela, certains mettent en place tout un système de comportements et de pensées, appelés « rituels » afin d’augmenter leur contrôle du hasard.

TCC du jeu pathologique

La restructuration cognitive consiste à identifier les croyances erronées et à les remplacer par des attentes réalistes. Pour cela, le thérapeute proposera la tenue d’un journal hebdomadaire afin d’observer les comportements de jeu ainsi que les stimuli, pensées, et émotions qui s’y associent. Au-delà du travail spécifique de restructuration cognitive, plusieurs approches comportementales permettent de compléter la prise en charge du jeu pathologique :

  • L’exposition en imagination a pour objectif de faire visualiser mentalement des images qui provoquent généralement des comportements de jeu. Le thérapeute accompagne le patient dans un scénario qui le conduit à la possibilité de faire une partie de jeu. A ce moment, le thérapeute suggère alternative au jeu (ex : quitter le lieu et faire une autre activité).
  • L’exposition in vivo avec prévention de la réponse vise à reproduire dans la réalité les exercices pratiqués auparavant en imagination.

Certaines approches utilisées dans la prise en charge TCC des addictions sont également utilisées : résolution de problème, apprentissage de stratégies de coping, plan d’urgence, etc.

Qui sont les « addict » aux jeux de hasard ?